Aujourd’hui, les métiers du recrutement ont connu une évolution considérable et mobilisent désormais des compétences et des connaissances pluridisciplinaires. Les professionnels RH ont pour objectif d’ajuster les réalités sociales de l’entreprise avec ses besoins, pour faire croître ses activités. Ils sont également le maillon du bon fonctionnement de l’entreprise.
On remarque que la part des femmes dans les métiers du recrutement suscite souvent de nombreux débats. Entre stéréotypes, idées reçues et réalités sur la place de la femme dans les métiers du recrutement, plusieurs questions émergent.
Ainsi, quelle est réellement la part des femmes dans les métiers du recrutement et quels facteurs expliquent cela ?
Les femmes en supériorité numérique dans les métiers du recrutement ?
Une étude réalisée en 2018 auprès des professionnels en ressources humaines, 69% des acteurs RH sont des femmes. Mais qu’est-ce qui justifie cette supériorité numérique ?
Le parcours académique
Ces chiffres s’expliquent tout d’abord par les parcours qui mènent aux métiers du recrutement. En effet, les parcours académiques menant aux métiers liés au RH intègrent souvent des disciplines comme le droit, la sociologie ou encore la psychologie. Or, ces formations recensent plus de femmes que d’hommes. C’est ensuite après ce type de formation que les femmes prendraient une spécialité orientée vers les ressources humaines.
Une représentation « sexuée » des métiers
Dans les métiers du recrutement, les hommes et les femmes n’occupent pas le même type de fonction. Souvent, ce sont les femmes qui recrutent et qui s’occupent du développement RH et les hommes s’occupent du conseil.
Selon Assaël Adary, le président du cabinet de conseil Occurrence, le fait que nos métiers semblent être faits pour une femme est un problème. De nombreux étudiants ont peur de franchir le pas, car ils pensent que leur genre pourrait être un obstacle. De ce fait, moins de 40% des formés en RH sont des hommes
La recherches de qualités et de compétences « naturellement » présentes chez les femmes
Les femmes auraient un meilleur sens de l’écoute. Elles seraient, aussi plus à l’aise dans les relations humaines, qualités essentielles en ressources humaines. Certaines compétences sont alors perçues comme « typiquement féminines » et d’autres comme « typiquement masculines ».
Dans ce sens, les discriminations hommes/femmes même minoritaires et souvent involontaires persistent dans ce secteur. Selon les représentations sociales, les femmes seraient plus enclines à créer un lien avec un client. Or, il s’agit bien évidemment d’un stéréotype et d’une idée reçue contre laquelle il faut lutter.
Les postes de Direction dans la fonction RH
Si nous avons vu précédemment que les femmes sont majoritaires dans les métiers du recrutement. Il faut toutefois notifier que moins de femmes occupent un poste de Manager et de Direction en ressources humaines.
Selon une étude réalisée par FoxRH, 65% des professionnels RH estiment que leur genre joue un rôle non-négligeable dans l’accession à un poste de Direction. Selon les femmes du secteur, les hommes auront toujours une longueur d’avance quand il s’agit d’accéder à un poste à plus grandes responsabilités. Parmi les causes de cet écart, se trouvent toujours les idées reçues sur les femmes et les hommes.
L’écart de salaire, une question qui émerge souvent en RH
Même si aujourd’hui, les entreprises tentent de mettre en place des dispositifs de lutte contre les inégalités salariales. Force est de constater que ces inégalités perdurent dans de nombreux secteurs d’activités, dont les ressources humaines.
Bien que les métiers liés aux ressources humaines soient majoritairement exercés par des femmes, la gent masculine est mieux rémunérée. Selon l’APEC, qu’une femme sur deux occupant un poste dans le secteur RH estime percevoir un salaire inférieur à son homologue masculin à compétences égales. Cet écart avoisinerait en moyenne les 15%, et peut aller jusqu’à 20% dans les postes de Direction.
Pourquoi l’inégalité salariale ?
- Une question de négociation…
Selon une étude de Robert Half, les femmes ne s’affirmeraient pas assez en matière de négociation salariale. Une étude réalisée par la chaire RSE d’Audencia indique que 55% des femmes ont déjà négocié leur salaire. Aussi, pour un premier emploi, seulement 34% des femmes osent négocier leur salaire. Pourtant, dire que les femmes osent moins suscite de nombreux débats. En effet, nombreux sont ceux qui affirment que demander un effort supplémentaire aux femmes en vue de négocier leur salaire, serait une injustice de plus.
- Interruption de carrière et travail à temps partiel :
Les perceptions sociales montrent que les femmes doivent gérer des responsabilités familiales. Elles interrompent donc davantage leur carrière par rapport aux hommes dues aux congés parentaux ou aux congés de maternité. Dans cette optique, elles travaillent donc davantage à temps partiel par rapport aux hommes et prennent plus de congés parentaux.
En sommes…
Ainsi, les métiers du recrutement ne sont pas épargnés par les biais cognitifs et les stéréotype de genre. Les métiers de recrutements sont ainsi perçus dans la société comme des métiers de femmes. Toutefois, si les femmes sont largement majoritaires dans les métiers du recrutement, elles sont encore minoritaires dans les fonctions à plus grandes responsabilités.
Toutefois, les pratiques RH ainsi que les façons de penser ont fortement évolué ces dernières années grâce à l’évolution du cadre légal concernant la discrimination ainsi que la révolution du numérique. Les logiciels de recrutement font partie des solutions permettant aux recruteurs de faciliter leur quotidien. Ces derniers ont assurent une meilleure parité et limiter les marges d’erreurs dans les prises de décisions.